vendredi, 1er décembre 2017
http://soissonnais.dsden02.ac-amiens.fr/713-timide.html
Mon personnage est très léger et peut facilement se froisser. Si on lui pose des questions, il essaiera de se faire le plus petit possible pour s’effacer dans le papier parce qu’il a peur de parler. Il est timide, il n’a pas beaucoup confiance en lui, et beaucoup de trémolos dans sa voix. Dans ce livre, on ne l’entendra pas, mais on lira ses phrases et ses dessins qui, peut-être, vous parleront...
Timide, la narratrice de l’histoire l’est jusqu’au bout de ses cheveux, qui se dressent sur la couverture. On la voit évoluer depuis sa toute première enfance à quatre pattes devant le regard émerveillé ou inquiet de sa famille jusqu’à l’âge adulte. De l’une à l’autre, elle passe par bien des phases d’exclusion, de frustration, jusqu’au moment où elle accepte, assume sa timidité et s’en fait une alliée.
L’album est composé d’alternances entre des questions et des constats. Cette timidité, d’où vient-elle ? De la famille, du hasard ? Cette timidité qui l’empêche de chanter, danser, rire, parler avec les autres, l’isole, l’exclut. Derrière sa longue frange un peu hirsute, tour à tour, elle essaie de se dissimuler, de se faire entendre. L’auteure illustratrice sait trouver des situations qui explicitent bien les rôles qu’elle joue. On voit son tout petit doigt levé en classe alors que tout le monde s’agite autour d’elle.
Dans la sincérité des évocations, dans la finesse du dessin, on sent le discours authentique de quelqu’un qui a petit à petit surmonté ce qu’elle a considéré comme un handicap.
Beau travail d’écriture et d’illustration en traits rouges et bleus, avec toute la finesse... d’une timide !
Timide, Elodie Perrotin, éditions La palissade, 2016, 14 euros