Nian le terrible
Dans les temps très anciens vivait au fond des mers de Chine un monstre terrifiant : Nian. Tous les ans, la dernière nuit de la douzième lune, il surgissait des flots et anéantissait tout sur son passage, les hommes comme les bêtes. Un jour...
Un jour... alors que les habitants s’apprêtaient à quitter leur village pour se cacher dans les montagnes, un vieil homme à barbe blanche prit la parole : "Cessons de fuir, protégeons nos terres, et combattons ce monstre sanguinaire !". Chacun alors de donner son idée : Nian, comme tous les animaux, doit craindre le bruit et le feu... Et il n’aime pas la couleur rouge ! C’est ainsi que chaque année, à la veille du Nouvel an, on accroche des banderoles rouges aux portes et fenêtres de toutes les maisons, et l’on fait éclater des pétards, dans l’espoir de passer une belle et heureuse année !
Nian signifiant année en chinois, le Nouvel An, la fête aujourd’hui la plus populaire de Chine s’inspire directement de cette légende, avec les pétards d’aujourd’hui qui font référence au bruit causé par la canne de bambou de la légende et le rouge qui rappelle le feu ayant contribué à faire fuir le dragon.
Ce conte très court, facile à lire dès 7 ans, déploie son grand format sur de belles illustrations à l’encre et à l’aquarelle, selon la tradition chinoise, sur papier de riz, dans des dominantes de noir et rouge. Les paysages semblent délavés, mouillés, les accents toniques de la couleur étant volontiers installés sur les personnages et le monstre. Chaque scène est mouvement, donné par la fluidité des vêtements ou par le traitement des paysages ou des actions peintes en longs traits épais et délavés. Une réussite tant du point de vue de l’écriture que de l’illustration pour découvrir une autre civilisation....
Nian le terrible ou la légende du nouvel an chinois, Guillaume Olive, éditions Seuil Jeunesse (2012)