Sans papiers
Une petite fille dont le père est sans papiers, raconte son quotidien, son attachement à la France. Jusqu’au jour où des policiers viennent la chercher à la sortie de l’école pour la reconduire hors des frontières. Une fiction pour évoquer des faits qui ont choqué au pays des Droits de l’homme, au pays de la liberté, de l’égalité et de la fraternité... mais une situation d’actualité bien réelle pour ceux qui veulent vivre ou survivre dans les pays occidentaux.
Deux silhouettes noires se découpent sur une couverture grise. Le titre de l’album rappelle comment notre société appelle ces gens qui vivent clandestinement sur « notre » sol.
Fuyant leur pays ravagé par la guerre, un homme et sa fille se retrouvent clandestins à Paris. Quatre ans ont passé depuis leur arrivée, et leur statut reste inchangé. Au fil des pages, cette écolière nous raconte son quotidien un peu particulier : apprendre à reconnaître les dangers, se rendre invisible...
On comprend aussi comment la jeune fille, malgré ces conditions de vie particulières s’est complètement intégrée. Elle parle français, a appris à lire et à écrire, chante la Marseillaise qu’elle connaît par cœur et récite Prévert.
L’auteur, Rascal, déjà cité dans le premier article de cette rubrique pour l’album « Ami, ami », a choisi de proposer aux élèves de cycle 3 une histoire bouleversante, grâce à un texte délicat, des illustrations surprenantes par leur diversité, sorte de mélange de photographies, en noir et blanc pour la ville, et de sérigraphies pour faire vivre les silhouettes du père et de sa fille.
Très bel hommage rendu à tous ces êtres humains, à tous ces survivants qui vivent clandestinement en « terre d’accueil ». Avec un texte qui va à l’essentiel et des mots soigneusement choisis, les auteurs permettent aux enfants, accompagnés d’un adulte, de découvrir une autre réalité de vie.
Un sujet malheureusement toujours brûlant d’actualité.
15 euros
Sans papiers, Rascal, Cendrine Genin, éditions Escabelle (2012)