Le chant de mon arbre
Tout en poésie, tout en musique, cet album magnifique offre l’allégorie d’un arbre qui meurt prématurément lors d’un orage, mais qui, transformé par les mains d’un artisan, devient un violon. Un récit touchant, vibrant d’une grande émotion, qui rappelle avec tendresse que la mort n’est peut-être pas la fin de tout, que ceux que nous avons aimés continuent de vivre dans nos souvenirs.
« Bien vite, il a dépassé les buissons, mon arbre.
Vers le soleil, il a lancé ses branches.
Au concert de la forêt, on ne l’entendait pas encore très bien, pourtant, comme une petite aria de flûte, sa voix jeune et joyeuse accompagnait la mélodie du vent au rythme des nuages. »
Le texte magistralement écrit mêle à l’amour de la nature le chant des mots et les références permanentes à la musique, à toutes sortes de musiques, de l’aria à la complainte, en passant par le blues et la berceuse. Comme pour l’arbre, la petite mélodie qui accompagne chaque vie, du début jusqu’à la fin et bien au-delà, est omniprésente. Des partitions musicales apparaissent en filigrane, pour s’imprégner au récit, pour donner envie de les jouer. L’ensemble est d’une grande sensibilité, avec des passages émouvants, et se conclut sur une note d’espoir. Par les interprétations nombreuses qu’il offre, cet album pourrait constituer un magnifique outil pour élaborer quelques jeux théâtraux.
Les images parfois presque monochromes (bleu, rouge, ambre) de Pierre Houde s’agencent parfaitement à l’histoire. Ici et là, les ajouts personnels de l’illustrateur (un lièvre, des cerfs, des corbeaux, une libellule) permettent d’imaginer d’autres mises en scène, ce qui est précieux pour en exploiter toutes les interprétations.
En cycle 3, on pourra aisément évoquer la vie, la nature, le lien avec la musique par la mise en réseau avec des œuvres écoutées en classe, on pourra débattre sur le temps qui passe, le souvenir après la mort...
15 euros
Le chant de mon arbre, Angèle Delaunois, illustré par Pierre Houde, éditions de l’Isatis (2011)